Panorama de Papeete

Panorama de Papeete

CINEMATAMUA. Des dvd en direct de Tahiti.

L'ICA est la mémoire audiovisuelle de la Polynésie française. Le fonds ICA riche d'environ 25.000 références est composé de documentaires, de vidéogrammes institutionnels, de nombreuses émissions de télévision, de plusieurs centaines d'heures d'images consacrées à la Polynésie. Grâce aux acquisitions de documents provenant d'Europe, des Etats-Unis, d'Australie et aux dépôts volontaires des Polynésiens, l'ICA constitue peu à peu une collection unique d'archives audiovisuelles consacrée à la Polynésie depuis les origines du cinéma à nos jours. Le but étant aussi d'en faire profiter le plus grand nombre de spectateurs. C'est le cas par exemple des programmes CINEMATAMUA qui sont un rendez-vous mensuel qui propose des projections gratuites de films anciens tournés en Polynésie française. Ce rendez-vous connaît un grand succès populaire. C'est aussi la raison de la collection CINEMATAMUA en dvd dont voici les trois premiers que j'ai reçus. Plaisir total.


Si Tahiti m'était conté.
Ce film documentaire de 1953 est un petit bijou tant il fait redécouvrir le Tahiti d’antan avec humour. Alphonse et Charles Hollande arrivent la première fois à Tahiti en 1938. A Tahiti, ils se marient et observent la société polynésienne de l’époque. Cinéastes occasionnels (Charles a filmé le "Retour du Bataillon du Pacifique" en 1946), ils filment le Tahiti de l’époque pendant de longs mois. Le film s’appellera dans un premier temps "Symphonie tahitienne". Parallèlement, les deux hommes écrivent un livre sur l’Océanie et la vie à Tahiti dans les années 50. Le livre sera dans un premier temps publié sous le titre "Tahiti sans couronne" en 1954. Cette même année, Alphonse publie un article intitulé "Comment nous avons vaincu l’Orohena" dans le numéro 102 de la revue "Sciences et voyages". Cet épisode est relaté dans le film, l’expédition ayant été menée caméra au poing. Alphonse Hollande y raconte comment après avoir suivi la piste tracée par Maurice Jay et après plusieurs tentatives infructueuses, il réussit malgré de terribles difficultés à atteindre le sommet le 28 septembre 1953. D’autres, B. Kroepelien et James Norman Hall, avaient réussi l’exploit avant, d’autres tels que Maurice Jay le réaliseront après. Claude Pinoteau tournera également quelques années plus tard en 1961, une séquence en haut de l’Orohena dans son film Manureva. En 1955, Alphonse et Charles Hollande viennent en France pour y donner des conférences, présenter leur film et vendre leur livre rebaptisé "Si Tahiti m’était conté". Le film sera présenté au Théâtre National du Palais de Chaillot en 1957.

Te Ariki Tuohea. Une légende de Haoroagai.
Là, nous entrons dans le rêve. Le groupe de danse de la chorégraphe Makau Foster-Delcuvellerie, originaire des Tuamotu, nous invite à découvrir la culture paumotu, ses chants et danses traditionnels. C'est un des groupes les plus prestigieux de Polynésie française et un spectacle à ne pas manquer. A voir et revoir...

Les films de Gaston Guilbert, pionnier du cinéma tahitien.
Né à Tahiti, Gaston Guilbert voyage beaucoup durant sa jeunesse en Europe et aux Etats-Unis. De retour à Tahiti, il ouvre l’Oceanic Garage à côté de la cathédrale de Papeete, importe des voitures américaines et se passionne pour les techniques cinématographiques et phonographiques. Il achète alors caméras, moviola, tireuse optique et fonde Tahiti Films, l’une des premières sociétés de production cinématographique de Tahiti dont il signe les films durant une vingtaine d’années.
Il n’existe aucune liste exhaustive des courts métrages de Guilbert, et les films sauvés par l’ICA n’étaient pas tous en très bon état. Il s’agissait souvent de copies (réalisées par Guilbert lui-même) pas toujours complètes, de montages inachevés avec ou sans son. En plus du travail de numérisation des vieux films, l’ICA a dû reconstituer un certain nombre de ces films, les remonter et les sonoriser lorsqu’une partie de la bande son optique était manquante.
Egalement à l’origine du premier studio d’enregistrement de Tahiti, Gaston Guilbert a créé le label Tiare Tahiti Records. Dès lors, Guilbert combine enregistrements sonores et tournage. Il crée une mini série : les tahitian melodies.
Everyday-venture.
L’un des films les plus anciens que nous ayons retrouvé est Tara an everyday-Venture. Tara personnage attachant mais un peu filou, nous promène dans le Tahiti d’autrefois à la recherche de la pitance familiale. Tara, sans un dollar en poche pratique le troc avec brio. La date de ce métrage est inconnue, seule indication, sur l’amorce était inscrit la date 1944. Muet, ce film fut mis en musique a posteriori par Guilbert.
Drums of Bora Bora.
En 1956, Tiare Tahiti records enregistre le microsillon intitulé The drums of Bora Bora. Guilbert réalise alors un scopitone de ces fameux percussionnistes. Deux morceaux sont mis en images : Pate matai et Tapu.
Moorea en scooter.
Ce film noir et blanc de Gaston Guilbert est une historiette scénarisée nous promenant dans le Moorea des années 50. Le personnage principal n’est autre que le peintre Marcel Marius.
South sea Magic & Happy islanders.
South Sea Magic est une joyeuse fantaisie tournée à Maupiti au début des années 50, sorte de comédie musicale polynésienne. On y retrouve la danseuse Germaine, célèbre danseuse de l’époque. Suit, un autre court métrage dans la même veine : Happy islanders, avec pour meneur de revue Matahi. Les bandes son originales ayant été endommagées, ces deux extraits ont été sonorisés avec des titres issus du catalogue Tiare Tahiti Records.
Moemoea.
Moemaea est un scopitone ayant pour interprètes : Maohano et Matahi, tous deux familiers des tournages de Guilbert. Matahi avait joué quelques années plutôt l’un des rôles principaux du film Tabu réalisé par Murnau et Flaherty. Plus tard, il jouera le rôle du chef Hitihiti dans le film de Lewis Milestone Les Révoltés du Bounty. Il s’agit de l’un des rares films en son synchrone de Gaston Guilbert. La morale de l’histoire : on ne doit pas sortir avec la fille du chef !
Le peintre et son modèle.
Le peintre et son modèle était sans doute osé pour l’époque, aujourd’hui le propos de ce court métrage paraît bien sage. On retrouve le peintre Marcel Marius, pinceau à la main pour croquer une jeunesse peu farouche.
Lac Temae & Sœurs Rey sur le lagon.
Thématique récurrente des films de Guilbert : les promenades en pirogue, le romantisme polynésien à l’état pur. Promenons-nous donc sur le lac Temae au milieu des nénuphars, puis visitons le lagon avec de charmantes vahinés.
Happy return.
Passionné d’images, Guilbert ne tournait pas que des fictions documentaires et des scopitones. Il s’intéressait à tous ce qui l’entourait : des courses de pirogues au petit rien de la vie de tous les jours. Lorsque la goélette Happy Return s’échoue sur le récif, le voilà caméra au poing sur l’événement.
Hi-Ho cowboys.
Le film qui suit est une fantaisie aux accents de western moderne, chapeaux de cow-boys, voiture américaine, girls et alcools, tous les ingrédients sont réunis pour filmer cette bringue champêtre. Avec Jean Tracqui et Marcel Marius.
Tahiti in blossom & Te vahine Tahiti
Grand séducteur devant l’éternel, Gaston Guilbert réalisa deux courts métrages mêlant portraits de jeunes femmes et fleurs du pays : Tahiti in blossom et Te vahine Tahiti. Ces films nous sont parvenus incomplets.
Pêche au ora.
Autre sujet de prédilection de Gaston Guilbert, la pêche. La pêche au ora est une pêche au poison.
Pêche aux varos, Maupiti & Bounty 1961.
Nombreux sont les films réalisés par Gaston Guilbert qui ont disparu aujourd’hui. Certaines séquences d’images sont orphelines, extraites de bobines qui n’avaient jamais été montées, restées pendant des dizaines d’années dans leur boîte en carton. Le premier de ces documents est consacré à la pêche aux varos à la presqu’île de Tahiti. Le second nous emmènera à Maupiti pour une ballade avec Maohano. Enfin, nous visionnerons des images de la Bounty rentrant dans le port de Papeete au début des années 60.
Donation Florida Guilbert. Fonds Guilbert - Collection ICA.

Tous ces dvd ainsi que d'autres et des cd de musique sont disponibles à Tahiti à l'Institut de Communication Audiovisuelle ICA com.ica@mail.pf Adressez vous à Rereata Scholermann qui est charmante et fera le nécessaire. Je profite de ce post pour lui dire iaorana.
Rereata m'a aussi indiqué un nouveau distributeur en France des produits de l'ICA. Il s’agit de Made in Tahiti. La Polynésie en direct. Jean-Claude MONDON japana@wanadoo.fr
De toute façon une production à suivre car il y aura de plus en plus de surprises... les impatients peuvent déjà consulter le site CINEMATAMUA pour voir les programmes !

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